Le PSYCLOM-CLOM épidémik
by Joël Hubaut, ciné.astre.
pour les abattoirs de Toulouse
(avril 2001 fin aout 2001)


Le PsyClom-Clom est un re-mix du «Bo-ü - échangeur-changeur» installé au CRDC de Nantes en 1995.
Le BO-ü modifié est greffé à un «Site-Clom» Rose, il se présente comme un «Globo-ü Hyper-ClomClom Rose» dit le PSYCLOM-CLOM épidémik (C.L.O.M, contre l’ordre moral)
-Le psyclom-clom sera dédié à la mémoire des éléphants roses (www.mémoire-elephant.com)


Le PsyClom-Clom est une installation vive prétexte à des manoeuvres évolutives, la réalisation d’un Globo-ü (1) rose métamorphosé en méga-hors-bord pour une croisière mentale…J’ai essayé d’imaginer le scénario d’une construction combinée comme un genre d’architecture hybride en boucle, un mix échantillonné entre l’aéro-glisseur, le vaisseau spatial, la contre-péniche et le vaporeto, une sorte de «car-furie» néo-constructiviste, un «ubot» (sub-marin) en suspend à contre-courant dans la réalité démontée émergeant d’une vague subliminale surgissant de la nef des Abattoirs de Toulouse. L’engin en pré-accélération sur place doit comporter plusieurs niveaux de plates-formes/podiums comme un pont de bâtiment, un observatoire à multi-passerelles en lévitation dans l’espace selon un certain flottement fictionnel imprévisible. Le public migrateur empruntant les plates-formes et les passerelles sera invité à découvrir des espaces particuliers très ouverts et quelques cabines plus isolées. Il pourra dériver selon des trajectoires probables aménagées et déambuler dans le psyclom-clom épidémik en s’égarant un peu comme s’il se promenait sur le pont d’un navire customisé en se déplaçant d’un niveau à un autre par un effet de «psycho-tangage» dans le flou monochromik vertigineux jusqu’à d’indicibles points de vue centrifugés. Chaque visiteur-guetteur pourra jouer au passager-transformiste d’une croisière mentale en explorant les pistes fluctuantes pour découvrir par endroits des lieux vrillés, des espaces-cellules-lambda, des phénomènes de banalyse rose dans lesquels il sera convié à interagir dans une plongée rose-rose hypnotik traversant la copie d’un extra-quotidien falsifié en hyper rose. En absorbant une pilule rose, il pourra aussi devenir une des créatures du Psyclom-clom vacillant et s’il s’embarque vêtu de rose, il fera partie intégrante du programme de jeu d’extension en s’infiltrant incognito dans sa tenue perso de camouflage tel un opérateur du système dans le simulateur du psyclom-board isolant. La structure du «Psyclom-clom» ondulatoire monochrome (quais-plateaux/plates-formes/podiums/sas) sera érigée par échafaudages- rambardes- mezzanines- estrades -terrasses rampes- pontons et blocs telle une méduse rose cristallisée en archi-radar. Illusion et dé-illusion-flash mêlées à quai entre terminal psychédélique, gare de triage artificielle , parking planant et satellite avec faux embruns roses, mouettes roses virtuelles, requins roses extra-terrestres et météorites à volonté...dans l’imaginaire d’une nébuleuse en mue réversible. De ce dispositif-fiction, les visiteurs-voyageurs pourraient devenir les narrateurs potentiels d’un film live en cours, un roman physique en 3 D. En proposant la trame-mirage fluide et ludique d’un cinéma concret pour une traversée dans l’abîme rose, un plongeon rampant à donf dans l’auto-radiation de l’esprit de chacun, on peut dire que le film est déjà commencé (2)…chaque visiteur à venir devenant acteur supposé
Une propulsion de tuyauteries émergeant du bâtiment comme les tentacules d’une pieuvre en direction des salles périphériques de la nef permettra de produire une pré-contamination du musée comme un film expansé hors-cadre. Du gland de chaque extrémité des tuyaux de l’engin giclera une flaque d’infection vidéo rose au sol ou sur les murs selon la configuration des tuyaux-tentacules en projection dans l’espace, «post-international tuyautisme»



www.lesabattoirs.org/psyclomclom/ubo/open.htm


Le PSYCLOM-CLOM épidémik comprendra des espaces concrets interactifs fratalisant les zones-plateaux par des cellules et des alvéoles traditionnelles type (3): cabine, factory, bureau, laboratoire, photomaton, jardin, boudoir, école, stand de tir, buvette, pâtisserie, restaurant, bibliothèque, espace de méditation, gymnase, échoppe, camping, chambre nuptiale, comptoir, salon de shampouinage, studio, cimetière, mur du fond et des lamentations, crèche, parloir, mini-musée du lapin, tripot, peep show, sex shop, autel, salle des machines, piste de croquet et quelques brèches d’égarement et de contamination arrangée au feeling in situ pour favoriser le rallye-malabar psychique dans la soupe rose etc.. Une» over-rose» pour une vaisseau-party! Du fun aux Abattoirs!

L’AVIS EN ROSE A LA POPULATION!
( «On déconne rose dans l’espoir», Céline, Guignols band)



Il pourrait s’agir aussi d’un scénario-cauchemar, de la théorie du chaos à la théorie des catastrophes, le paradigme de la vie en rose dégoulinerait vers une flaque insupportable, une torture du bonheur, une sorte d’Ibiza totalitaire de couleur discriminante? Dans cette marée rose narcissique paranoïaque, on aurait fabriqué une réplique de camp de travail et de loisir, un goulag d’attraction avec lavage de cerveau à l’eau de rose pour modifier les personnalités dans une atmosphères idyllique où tout serait parfaitement purifié pour l’harmonie suprême tant convoitée par l’homme, un peu comme ces paradis purgés par intégrisme pour une mondialisation totalitaire méta-enchantée jusqu’au génocide jambon. On aurait déclenché l’extermination de toutes les exceptions non-conforme au programme magique rose. On aurait inventé une banque d’ovules et de sperme roses pour fécondation in roso jusqu’à la névrose pour l’espoir d’une croyance fanatique et bornée d’une vie en rose miraculeuse par épuration systématique. Alors on voudrait bien aussi construire des miradors roses et poser du fil de fer barbie laqué rose pour préserver la vérité unique avec une pensée unique, on voudrait bien défendre ce territoire paradisiaque et on rêverait d’une sorte d’arche de Noé mutant, un Titanic stérilisé dans la tempête pour recoloniser l’espace, le paradis rose ne serait plus qu’une analogie de clinique psychiatrique pour une vie en rose uniforme et fasciste, malaise au club! les antibiotiques provoquent toujours le développement de bactéries plus résistantes …
La peinture rose ne serait donc qu’une fausse couche!
Va falloir vomir dans le sac et se fondre dans la masse. Peut probable d’échapper à la mélasse exclusive, et si la mode-dictature s'était banalisée jusque dans les boutiques de prêt-à porter! et si le rose était devenu abject et fascisant comme un drapeau ultra nationaliste . Parfois aussi les répliquants régionalistes sont complètement uniquement tous jaunes ou tous bleus ou tous rouges ou tout verts mais Peggy la cochonne m’a avouée que dans l’amalgame idéologique dépendant de la mélasse rose se révèlent des signaux roses distincts que l’on peut déjà différencier et qui s’affirment rapidement comme des exceptions à l’état de soumission un peu comme les prémices de structures dissipatives pré-bariolées et dans le rose totalitaire affirmé, il parait qu’il y a parfois du rose mutant prét à gicler dans un virage multi-color métis imprévisible et chaotique …Oh! Putain ! merde! les gilets de sauvetages sont tous roses!
Maman les p’tits bateaux qui vont sur l’eau ont -ils des jambes ? Mais quel est le con qui a posé des rideaux roses sur mes hublots ?
La vie en rose est la vie en rose est la vie en rose est la vie en rose est la vie en rose est la vie en rose…
Soudain, en pleine crise éthylique, l’éléphant rose venait de m’ exploser en pleine gueule,
Alors je crois que j’avais bien horreur du rose, cette couleur rosbif de merde du bonheur.

Joël Hubaut 2000

 

 

 

 

(1) voir texte de présentation du Bo-ü échangeur-changeur, Nantes, mars 1995

(2) film lettriste de Maurice Lemaître (voir mon texte concernant la présentation/performance du film de Lemaître au cinéma Lux à Caen)

(3) voir liste des plateaux/plateformes