B.B.B. Windows 99/00
«peinture concrète dans l’embrasure» ( série Inter-sites CLOM-CLOM )
     

Fond régional d’art contemporain de Basse-Normandie- Caen - octobre 1999 - juin 2000

Le chantier «CLOM» (manoeuvres, installations vives et peintures génériques «mono-clom» débutées au centre d’art de la ferme du Buisson en 1996) constitue 3 axes de recherches: les SITES-CLOM (installations vives et manoeuvres), les CLOM-TROKS (dépôts-vente) et les INTER-SITES CLOM-CLOM (hyper-vitrines), chaque opération pouvant déboucher sur la réalisation d’une oeuvre photographique dite CYBA-CLOM )

Je propose une série »d’inter-sites Clom-Clom» d’octobre 1999 à juin 2000 contaminant les 3 fenêtres des bâtiments du Frac à Caen d’une peinture concrète transformable, réalisée à partir d’un ensemble d’objets d’une couleur unique rassemblés selon le même processus que mes installations CLOM. L’investigation composite des fenêtres-vitrines (baie- baie- baie) qui est autant un référent à la fenêtre dans la peinture qu’à la vitrine comme mode de représentation est prétexte à «dépeindre» l’étalage d’un espace physique «in vitro» sur-exposant la devanture comme représentation du matériau de promotion en hyper-vitrine de peinture concrète. Les hyper- vitrines transfigurent la façade du lieu d’exposition en cimaise externe. Le travail intérieur n’est visible qu’à l’extérieur du bâtiment. Plus la fenêtre est bouchée et plus elle débouche sur une méta-percée introduisant au principe du passage de l’embrasure tel un carottage ostensible traversant l’insert d’un mixage d’objets du quotidien reconfiguré en tant que bouillon de culture épidémique dans le cadre social de la fenêtre. La transformation régulière par la couleur des 3 hyper vitrines est obtenue au tirage au sort. Pour préserver un effet de surprise, la couleur ne sera jamais annoncée, le tirage sera effectué avant chaque changement des vitrines B.B.B. Les transformation peuvent introduire à une nouvelle conversion du cadre de consommation/ contemplation/ institution selon l’éparpillement rythmé d’une monochromie grouillante mimétique type de Panurge. Le cycle monochromique actif propage son mouvement probabiliste. Bêe! bêe! bêe! L’hyper vitrine est alors exhibée comme zone d’attirance et d’aspiration instantanée, c’est un trou noir qui renvoie à une fétichisation de l’esthétique du déballage artistique étalé pour attirer et séduire la galerie et c’est par expansion redondante exacerbée que la vitrine s’initialise en tant que vitrine tel un appeau de convoitise ultra rétinien exposant l’exposition exposée en vue de la sur-exposer en tant que vitrine de vitrine. Bouche bée! Windows 99-00 se présente comme un leurre pastichant le spectacle de la vitrine alléchante tel un projeteur de diversion et de fait: la vitrine devient une vitrine de la vitrine soit une hyper-vitrine à lécher pour en mettre plein la vue sur la façade et de manière à boucher les trous de l’institution et cela pour créer paradoxalement des ouvertures comme débouché potentiel et de fait, il s’agit bien de ravaler la façade car ceci n’est pas une vitrine mais une vitrine.

Joël Hubaut juin 1999