PUT-PUT - épidemik Joël Hubaut



Je voudrais pouvoir renifler à 300 m .
je voudrais sentir les cailloux, le fer, l’eau,
je voudrais une truffe et un museau et une trompe et un groin,
je voudrais greffer à mes narines 56 tuyaux,
je voudrais des antennes et des mandibules,
je voudrais un nez parabolique au bout d’une perche,
un nez -nez avec vachement de pression,
un nez Dior-Chanel- Y .Saint Laurent- Paloma Picasso,
un nez Pinocchio, un nez d’belette et d’cochon ,un nez à trois trous,
je voudrais un nez-braguette ,un nez-revolver, un nez-moto, un Nefertiti,
je voudrais être un poulpe excité , un oustiti , une tarentule,
je voudrais pétrir , palper , toucher , effleurer,
je voudrais être Shiva pour tripoter avec mes 9 mains,
je voudrais caresser , frotter et tâter avec mes oreilles,
mes pieds ,mes orteils éclatés,
des orteils arborescents et exponentiels,
et des doigts pour faire des noeuds et des rosettes,
des doigts palmés, des doigts comme des ailes pour m’agripper
et pour voler et pour nager
je voudrais voir la nuit , je voudrais voir à 360 degrés
avec la bouche , avec les jambes,
je voudrais voir ce que je vois avec les mains,
avec les pieds , avec le nez , avec les fesses,
je voudrais des yeux partout sur le ventre , des yeux derrière ,
des yeux devant comme des phares ,
je voudrais des grappes d’oeil pour ne rien louper,
je voudrais zoomer pour compter les acariens sous la moquette,
et j’aimerais vraiment un oeil dans le trou du cul,
mais je voudrais voir aussi derrière les murs,
je voudrais traverser les parois en scrutant comme un rapace,
je voudrais des pupilles- laser pour observer à l’infini,
je voudrais voir avec mes genoux ,avec mon anus ,
avec mes talons, avec mes gencives,
je voudrais des yeux au fond de la bouche,
des yeux dans le pancréas et dans les intestins,
je voudrais des yeux multi-block , des yeux-consoles , des yeux-télécommandes,
je voudrais des yeux versatiles au bout des ongles,
je voudrais périscoper , camératiser , pixelliser , virtualiser,
je voudrais voir et entendre les étoiles,
je voudrais entendre la terre qui tourne et la lune,
je voudrais entendre les poissons au fond des lacs,
je voudrais entendre le cri des plantes vertes et l’herbe qui pousse,
je voudrais entendre les parpaings des maison ,
les livres fermés , les collines,
je voudrais écouter les racines de l’arbre ,
je voudrais écouter le cerveau et la cervelle,
et la table de la cuisine et l’armoire et les chaises,
je voudrais écouter les cadavres des cimetières,
je voudrais des oreilles ultra-extensibles,
je voudrais des oreilles hyper-élastiques,
je voudrais être le lapin , l’ oiseau , la fourmi , l’ éléphant , le mulet , la baleine,
je voudrais ramper comme un serpent,
je voudrais être un mille-pattes , un ténia , une tortue-Nidja,
je voudrais des relations avec les morts,
je voudrais téléphoner dans le passé,
je voudrais être une bande magnétique qui remonte le temps,
je voudrais me transformer comme les têtards et les chenilles,
je voudrais être une mouche , un putain d’ essaim d’ mouches,
je voudrais être un pullulement dans le futur , même un virus , même une amibe,
et je voudrais manger , mastiquer ,aspirer, avaler le vide,
et je voudrais lécher et goûter,
je voudrais lécher les codes-barres comme on goûte un confit de pintade caramélisé,
et je voudrais apprécier la saveur d’une carte à puce,
le goût aigre des transistors et le glacis du plexi ,
et je voudrais mâcher une ovule et manger toutes les couleurs,
et je voudrais boire un liquide géométrique «cul sec»,
et je voudrais sentir la merde couler dans la trachée et aussi entendre la digestion,
et je voudrais sucer un météore et mordre et mordre et mordre,
et toucher la viande à pleine mains,
et je ruminerais aussi des bouquets de bégonias , de violettes et de glaieuls roses,
et je téterais une glande , je laperais une flaque ,une soupe d’ectasy,
et je ferais fondre des tessons entre mes lèvres et je soupèserais chaque objet,
et je pourrais baver avec la lingerie fine sur la langue,
et en bavant , je voudrais entendre le bruit des yeux en apesanteur,
et en bavant je voudrais écouter les mains qui se répandent en glissant,
et mes nez sentiront l’odeur de la vitesse des doigts qui galopent,
et je pourrais flairer les gisements d’or et l’héroine ,
et je voudrais humer toutes les saloperies chimiques,
je voudrais encore vachement de transplantations , je voudrais des prothèses,
je voudrais une disquette d’extension avec des cornes pour les ondes,
je voudrais une sonnette au bout de la queue , je voudrais plusieurs queues,
des queues courtes , des queues en tire-bouchon , des longues queues fouineuses,
je voudrais un 3 ème oeil pour la 4 ème dimension , je voudrais être communicatif,
j’voudrais être relationnel , je voudrais des centaines d’orifices et des branchies,
je voudrais des ovaires, je voudrais des vulves sous les bras et dans les oreilles,
je voudrais des nichons dans l’dos et des couilles,
des amas d’couilles artificielles et une dizaine de bites,
et j’ai besoin de 24 bras et de 36 jambes et de plusieurs nombrils pour me décentrer,
et j’ai besoin d’une douzaine d’oreilles et d’un tas de nez,
et de milliers de langues avec des bouches qui s’ouvrent dans la peau spontanément,
avec des papilles, des glottes, des cils ,des flagelles,
des clitoris, des griffes, des pattes ,des ventouses, des tentacules,
des pinces, des siphons ,des rectums , des noyaux,
des prépuces, des tétons, des bras articulés, des dents pneumatiques,
des langues fourchues, des doigts crochus,des yeux globuleux,
parce que je voudrais être tactile avec la paupière,
avec la barbe, avec le duvet des cuisses, avec les joues ,
avec les chevilles, avec les poils du nez,
je voudrais un micro au bout de chacun de mes cheveux pour imiter les anémones,
je voudrais tâter les salades , peloter les batteries, je voudrais titiller la vaisselle ,
je voudrais tout faire en même temps
mais je ne suis qu’un pauvre mec «has been»
réduit dans une barquette sous-vide,
incapable de faire la différence entre un château Calon-Ségur et un Pomerol ,
entre un Brouilly et un Chenas,
incapable de distinguer le sifflement d’une bergeronnette,
d’un rouge-gorge ou d’une mésange,
incapable de reconnaître une feuille d’érable ou de bouleau ,
un manguier ou un jacaranda , une ortie blanche ou une menthe poivrée,
incapable de reconnaître l’eau de Vittel à l’eau d’Evian,
je scanne à fond, je suis un gros con navigant sur le web,
je suis un gros con gavé de Nuts et de Coca,
je suis totalement insensible à la petite brise légère
qui lèche la buée des carreaux du studio,
je suis un minable synthétique en contact avec la planète,
et y’a bien longtemps que je n’ai pas dansé un slow,
j’ai oublié l’odeur des épluchures d’orange sur le poêle,
j’ai oublié la douceur d’un potiron et je télécharge ,
je télécharge mon modem avec mes jambes paralysées,
ma scoliose, mon casque stéréo, ma cirrhose, ma myopie,
mon clavier digital, mes ulcères,
je surfe comme un zombie input-output , avec mon tricostéril et mes gélules,
j’invente des flyers pour communiquer et échanger mes bits,
je suis un gros con et je bip-bip mon hyper-texte,
rivé sur mon écran avec mes petits halogènes,
et mon tatoo et mes lunettes de soleil et mon carburateur et mon pare-brise,
et ma Master-card et mes cassettes vidéo de Russ Meyer et ma prise péritel,
et je confonds le maquereau et le hareng , je confonds le pernod et le pastis,
je confonds le triton et la salamandre ,l’oursin et la châtaigne,
la patate B F 15 et la roseval, une clémentine et une mandarine,
je suis un connard étriqué , un cyborg -hamburger,
et je sample les musiques ethniques en nivelant le Coréen et le Chinois,
le Ougandais et le Zaïrois,
je suis un abruti incapable de distinguer une nuance
entre le Nicaragua et le Guatemala,
je drague les filles et j ’ tombe toujours sur des travelos,
je suis un débile atomisé HTML,
je développe mon espace numérique
et je ne sais même pas choisir un bon melon .....

Joël Hubaut - 10 janvier .1997

Je voudrais faire des Re-Mot et re-Mot et re-Momo
je voudrais remotiver chaque mot-mot
et je voudrais remotiver les mots entre les buildings et les infos-routes
avec toutes ses putains de pancartes à la grecque
je voudrais laisser voler les mots indicador en éclats avec les pigeons latins goitreux
je voudrais baguer les mots doxa et praxis pour les expédier en Afrique
je voudrais que les mots chantent avec des sacs de farine dans la tête
je voudrais faire danser les mots comme des serpents à roulettes
pour la théorie de l’immanence entortillée autour du pot
je voudrais qu’ils s’échappent des attachés-cases
et qu’ils s’excitent comme des saucisses avec les abeilles du pèse-nerf
je voudrais qu’ils se rappellent des paralloïdres et des mots-valises
je voudrais qu’ils flânent avec les paraphrases polaroïds entre les guillemets
je voudrais qu’ils copulent dans les manuels en reZutant
et pourvu qu’ils reZaum et reDerviche et reMaldoror
je voudrais une érotisation totale des idiomes avec les prétérits bambolear
et j’organiserais une partouze de références et de citations du tombeau de Pierre Larousse
avec une ponctuation pornographique pour les rats de bibliothèques
et je les étoufferais poétiquement en remégapneumant avec une cadence digitalisée
et je voudrais les écrabouiller à la pelleteuse re-Pin-Pin en roulant les RR
et j’enfoncerais mes doigts au fond d’la gorge
et je redébobinerais la r’Ursonate et les re-sonies et les re-permutations
et je voudrais qu’on remix les re-crirythmes ultras re-verbo
et j’arracherais les plumes des mots cut cut cut doc(k)s doc(k)s doc(k)s
et je voudrais ne pas arrêter de vouloir motiver les re-mots dans les cavernes du fond du trou
pour la potentialité et l’alternative des ladillas universitaires amorphes adidas
je voudrais les remotiver Full Full hors des structures de récit
et je taperais Tam Tam en re-tapant avec mon clavier Tam Tam
je voudrais les disperser dans les gâteaux Tam Tam du traitement automatisé re-Tam Tam
je voudrais les re-saouler avec un vocabulaire-sangria
et chaque mot sera découpé dans les bananes sémio-mio
et je voudrais qu’on patauge dans cette langue juteuse
avec des mots flottants Ch’i Ch’i en dérive à contre courant des théories
je voudrais que tous les mots soient complètement pétés à la téquila
et que le lexique dyslexique m’excite comme au Mexique
je voudrais que les mots soient nus sous une pluie d’endives paradiscursives
je voudrais que les mots s'enlacent et qu’ils abandonnent ce comportement raisonnable
je voudrais que les mots se défoncent à la sécotine et qu’ils s’éclatent
je voudrais augmenter leurs sens avec des pastilles fluo manoseo dans les colloques
pour les extirper du contexte économico zozo
je voudrais toujours le vouloir dans l’inversion aspectuelle concreta
je voudrais que les mots Mau Mau se redébinent en radiotaxi vers Vaduz
je voudrais qu’ils se barrent à toute berzingue loin de la mafia
je voudrais toujours m’acharner à cette motivation d’une manière générale ambiguë
pour la destruction du programme de la langue dans les circuits d’affaires
je voudrais motiver les mots-caméléons à la margarine aiou aiou
pour la contamination des mass-médias re-vou vou vou et re-ou ou ou
et je voudrais le dire à tout le monde avec un couteau que je le veux en urgence
je voudrais mordre les mots sous ma muselière élastique pleine de bave
et je voudrais les recracher entre les cuisses des professeurs de lettres
je voudrais faire des mosaïques de mots pour brouiller leurs sens réducteurs
et avec mon pied d’biche pronominal oh! ma bibiche!
je voudrais arracher les mots du clapier du collège de France
je voudrais que les mots grouillent dans les fusées pour échapper à la terre
avec un super bombardement linguistique
je voudrais qu’on s’élève avec les grognements de la philosophie directe
contre tous les babouins de l’université scotchés aux discours
je voudrais une motopompe pour aspirer tous les magazines d’analyse de merde
et j’avalerais chaque mot imprimé que je gerberais dans la cuvette du CNRS
et je voudrais que l’on sache vraiment que je le veux dans les canalisations
et je voudrais dire encore plus fort dans la plomberie toute ma motivation
je voudrais me taire pour le dire encore bien mieux que ça avec la bouche pleine
et je sais qu’avec le silence je pourrais faire un bruit effroyable entre les lèvres
et je voudrais le hurler furieusement contre toutes les narrations
je voudrais tellement le hurler avec la bouche pleine de babils supérieurs
que je hurlerais d’abord pour avaler ma langue concrète
et en avalant ma langue pour mieux hurler encore plus fort entre les dents
je voudrais pouvoir hurler avec la bouche vide
et avec le trou de la bouche vide entre les crocs des mâchoires
je voudrais remplir le trou avec une fausse langue intraductible rauque Inde rôle
une langue mâchée et croquée rauque Inde rôle
et je voudrais une bouche pleine qui soit comme une bouche vide que j’aurais remplie
et je voudrais pouvoir retirer ma nouvelle langue élémentaire
pour vider ma bouche quand je le veux
car je voudrais vider ma bouche pour mieux la remplir d’épluchures
et je voudrais tirer sur ma langue pour parler en longueur
et je voudrais pouvoir plier ma langue pour parler à moitié
car je sais qu’en parlant à moitié je laisse de la place à celui qui m’écoute
et je voudrais que celui qui m’écoute parle
je voudrais qu’il parle avec l’autre moitié de ma bouche vide
et je voudrais qu’en parlant chacun à moitié
on parle entièrement ensemble dans la bouche
et je viderais une bouteille dans ma bouche pour noyer la parole
et j’ enfoncerais la bouteille dans l’oesophage pour étouffer les mots
et perforer le siphon buccal
et je voudrais pouvoir ratatiner la parole pour la mastiquer
et l’aplatir pour la rouler en rotant dans la glotte Mohamed
avec le rara le raraXerra Xero le xexexe rararaxero rosse
je voudrais l’enrouler comme le reptile ronco ronco schlange
et schlang! schlang! et l’enrouler pour l’écrire
et la re-écrire enroulée en hyper-texte boa-boa
je voudrais la compresser pour qu’elle tienne dans le creux d’une molaire
je voudrais inventer une demi-parole à demi-mots
et je voudrais couper les mots au cutter pour imaginer des pansements
je voudrais dire des mots fendus en deux
je voudrais dire des mots coupés nets
je voudrais dire des mots égorgés
des mots éventrés, des mots tailladés en beefsteak einschneiden to stab
je voudrais blesser les mots pour les panser et les plâtrer
je voudrais devenir véto-motorinaire zoo- moo massico
et je voudrais construire une clinique pour les mots malades
et je voudrais réparer chaque mot avec ma bouche en mélangeant les organes diatomés
et je ferais des greffes hétéroclites copiées-collées à la hache reGeiger
et je ferais des mots animaux combinés pour écrire ma vrai langue dans mon ventre
et j’écrirais les mots snot avec du sang des animaux-mots
et j’enfoncerais ma langue snotty dans les mots pour qu’ils jouissent
et je danserais avec les mots boubous
et j’arracherais les colliers cognitifs
et je voudrais coucher les mots en chien de fusil
et je voudrais des idéomots à deux coups
des idéomots automatiques
des idéomots à canons sciés très idéophilolos
des mots qui aboient avec la queue dans la gamelle
en déchiquetant pour déchiqueter la carte-mère à mon kiki mon gros kiki
pour le formalisme grammatical des moto-crottes urbaines contre Pitbull
je voudrais des moitiés de mots pour aérer le langage
je voudrais sculpter les mots dans la terre néoismo
je voudrais écrire avec une pioche
et je voudrais écrire des mots sous mes pieds pour marcher sur les mots relitto wreck
et j’écraserais les mots avec mon camion double wreck
et je voudrais déraper entre les mots pour qu’ils éclaboussent
je voudrais que le langage soit comme une éclaboussure dans mon casque virtuel
je voudrais arroser chaque mot pour qu’il gicle sur l’écran
je voudrais creuser les mots et les enfouir dans les mottes
et je voudrais pisser dessus avec ma bite pour écrire avec mon urine
et je pisserais dessus la nuit avec ma bouche vide sans ma langue
et je hurlerais avec ma bite dans la terre ASA
pour faire des flaques en mouillant les mots trop secs entre les patates
et je voudrais fabriquer des boudins pour écrire en relief
et je voudrais enrouler ma bite dans les mots mouillés aphopho
et je voudrais patrouiller la gadoue pour écrire avec le gland dans la glaise
et je voudrais glander dans la boue avec des mots trempés
pour l’engagement modal des équivalences du tripotage
je voudrais beurrer ma bite de mots pour éjaculer dans la langue
avec des borborygmes sublimes et des cris sauvages expulsés des entrailles
je voudrais tartiner la langue de chaque pays avec ma langue pleine de sperme
je voudrais tartiner le langage en éjaculant sur la tartine
je voudrais que ça respire un peu comme les poireaux en jachère
je voudrais fabriquer du fumier avec les mots qui pourrissent
je voudrais rendre la parole plus fertile avec la merde
je voudrais préparer le compost dans la bouche
et hacher les mots commes des oignons littéraires
je voudrais les hacher menus comme les orties qu’on donne aux canards
pour enfoncer les bouts de mots entre mes coin-coin génératifs
et je voudrais avoir l’air d’un con dans un amphi
et je voudrais être encore plus ridicule qu’un conférencier de base
et je voudrais avoir cet air vachement important avec une relation orientée
et un sentiment de domination au niveau des métaphores légitimes
et je voudrais donner l’impression d’impressionner avec ce savoir coin-coin
et je voudrais redresser le bec et la couette avec mon cacouet de savant
et je voudrais remplir ma bouche avec les moignons de la bêtise
je voudrais remplir ma bouche pour ranger ma bouche correctement
et je voudrais que ma bouche soit impec.
et je voudrais qu’elle soit bourrée au maximum
et je voudrais remplir ma bouche mamario comme le poêle
je voudrais un amas avec des tas de mots en tas paraphrastique
et des sacs de mots pour ruminer mes tiques
et des tonnes de boulets de mots pour combler ma bouche de particules
je voudrais l’engorger pour occuper tout le trou trou à ras la gueule
je voudrais tasser ma bouche comme une grenade bourrée à mort
je voudrais tasser et tasser et tasser en beuglant
et je voudrais que ma bouche soit comme une torpille d’interlocution
je voudrais que ma bouche soit comme une roquette discursive
et je voudrais armer ma bouche pour qu’elle explose
et je voudrais entasser la grenaille au fond du paratrou
et je voudrais plomber chaque bout de mot pour qu’il me pète à la gueule
et je voudrais une bombe chargée au fond du paratrou sump lächerlich podrido
et je voudrais farcir les re-mognons avec des clous numérisés
et remplir le paratrou de ma bouche à ras bord
je voudrais m’organiser pour bourrer ma bouche avec une pelle
et tasser les re-bouts de mots-métastases dans le fond du re-trou de ma bouche
et faire des paraboulettes comme la pâte à pâte à vache qui rit
et avec les re-bouts des mots coupés en portion
re- faire des plis pour ranger ma langue dans le fond du trou de ma re-bouche
et re-ranger ma langue pour la déplier d’un coup sec
et je voudrais refabriquer une catamo-pulte
et je voudrais relancer ma langue avec ma catalangue
je voudrais lancer ma re-langue pour cracher les re-boulettes vache qui rit
et je voudrais une re-bouche à percussions linguisti ti ti ti ti tiques
je voudrais une re-bouche zorra super automatique pour mon décodeur
je voudrais mitrailler les re-bouts des mots du re-fond de ma bouche
en lançant ma langue et ma bouche avec la bouse barro dans la masse
et ma bouche sera comme une arme zitze avec la re-langue pliable
et je voudrais propulser les re-mots de ma bouche jusqu’au fond du tube
et je voudrais malaxer et enfoncer cette purée dans le re-trou
et je guiderais la navigation lexicale dans le tupperware
et je voudrais pousser toute cette merde avec un bâton
pour tasser et tasser et entasser le retassement dans la tasse
je voudrais tellement tasser que mon baton traversera ma bouche
et je voudrais enfoncer le baton encore plus profondément
je voudrais pousser les mots de mots en bouillie bouillon cube
jusqu’à ce qu’ils ressortent dans l’bol par l’anus
et je voudrais qu’ils traversent mon ventre soupe velouté cresson poulette Knorr
et je voudrais repousser les mots dans la trachée et dans l’oesophage
je voudrais qu’ils défilent pour remplir tous les câbles
je voudrais que les bouts de mots soient comme une compote blanducho
et on pourrait les enfoncer à la cuillère
pour boucher le pancréas et les intestins et la rate
et je voudrais que les mots remplissent les couilles pour qu’elles se dilatent
je voudrais que les mots soit comme la fumée du crapaud
je voudrais faire exploser les couilles dans la coupole
et l’explosion serait un nouveau langage midi
je voudrais mélanger les lambeaux de couilles avec les lambeaux des mots
et je voudrais enfourner cette mélasse textuelle dans le trou de la bouche vidée
je voudrais remplir à nouveau la bouche avec le mélange des couilles et des mots
je voudrais bourrer le hachis couilles-mots jusqu’ à ce qu’il déborde entre les sphincters
je voudrais chier la parole avec les re-bouts de couilles mêlées aux re-bouts de mots
et je voudrais plonger ma main dans cette merde pour écrire la vie
je voudrais enfoncer mes doigts pour faire des marquages intenses
je voudrais tracer les lettres avec les fistules et les abcès
je voudrais écrire avec cette pâtée glaireuse pour me rapprocher du sens intérieur
en étouffant le fournisseur d’accès étouffant
et je voudrais que chaque phrase danse au fond du ventre de chacun
je voudrais que les mots se répandent dans toutes les cavités des ventres des bouches
je voudrais qu’ils boursouflent la peau distendue et qu’ils éclatent toutes les couilles
je voudrais que les couilles giclent par la bouche et que la parole soit comme un torchi
je voudrais modeler la parole comme une glaise épaisse pour construire les cabanes
je voudrais faire le maçon en chiant le ciment des mots
je voudrais construire les murs avec des portes ouvertes et beaucoup de fenêtres
je voudrais faire une diarrhée avec les mots pour coller les briques
et la maison sera entièrement chiée en avalant la langue à la truelle
et je voudrais reconstruire une ville shanty avec mon cul
pour m’accroupir dans la topologie du transit à la turc
et assumer notre langue créolée pour l’enrichissement cyber-créolé olé!
et je voudrais qu’on autorise l’humus de l’anus qui sera un ferment admirable
contre les autorités du langage autoritaire hygiéniste anti-humus
et je voudrais du fumier pour l’apprentissage de la lecture au curseur
je voudrais du purin pour alimenter l’écriture dégénérée
je voudrais que les enfants moulés à la louche dans l’utérus angosto
sachent qu’il faut savoir que l’idée de pureté est une saloperie totalitaire
je voudrais que les enfants moulés se méfient de la dictature du langage perfectionné
qui n’admet aucun corps étranger dans le bide estanco
je voudrais que les enfants moulés et même les enfants démoulés
sachent qu’il faut savoir que la souillure est nécessaire
que la souillure est nécessaire pour la survie comme une méta-vaccination
sans protection en papier aluminium
et je voudrais barioler les monochromes pour préserver l’impureté vitale
je voudrais aussi une bétonneuse et une brouette pour me bourrer la bouche vide
je voudrais enfiler des plâtrées de mots aplatis pour gonfler
qu’ils gonflent le gros colon métèque sur la console
je voudrais que les mots englués dégénèrent
qu’ils gonflent et gonflent la jumelle en bouchant gros colon
je voudrais boucher les intestins à la bouche vulva breast
je vouvou dans la brouette la bouche sabot schambein
je voudrais un cheval dans boubouche tagada bouche hyper dégénérée
je voudrais boucher le tuyau bouche à dada avec la bouchée crottin caca
et faire des crêpes rouboubou de cheval bouche au ga galop
et rouler dans la bouche gonflée qui gonfle la langue dans la bobine gonfle la bobe
je voudrais dérouler la langue gonflée pour mieux la rembobiner slug et slug
jusqu’à la prochaine menstrue par la bouche dans la capote bouchée la bouchée globe
et la langue globe deviendra élastique avec la bobine débobinée rembobo la salope
et en tournant la langue dans la bouche gonflée par les mots creux saignants
on creuse la bouche pour enterrer les mots morts qu’on lance vers les sorciers
et je voudrais que ma bouche soit un cimetière de mots escalopes pour parler profondément
je voudrais des fosses communes pour toutes les langues échangées avec la mort
pour les toutes langues pour coco toutes les
et je voudrais chanter langue unruly moi moi
chanter ma langue unruly et ma les les
toutes les les langues unruly en moi
toutou ma les les et chanter la lanlangue odd à les les chanter les
et je voudrais chanter ter l’odd odd tes tes les moi moi
to bawl to bawl mon snout mon lait lait
et je voudrais mélanger chaque langue aux mots morts en suçant la langue
avec les mots morts monococos monocordes les mot morts irrere regular
et j’voudrais sucer moi moi et rouler patins dans bouche verte ouverte
et chanter en patinant un chant chant de langue à patin momo
monocordo monono mathématico cocorde omomo
et je voudrais graver les mots dans la langue-langue avec un râteau
et creuser avec la langue gravée vée Somba Somba
je voudrais gaver la langue urchin ma les les loud-speaker
pour que la langue devienne unique comme la langue samba de chaque individu
et avec chaque individu ubriacone du moi-moi dans la langue de les les
je voudrais que chacun tire la langue à la langue officielle des moi moi les
je voudrais creuser ma tombe avec la langue-master de chaque pays
et je voudrais une tombe très profonde pour la remplir de mots inconnus
je voudrais une langue branlée comme un marteau-piqueur qui pique le coeur
je voudrais une langue pour bêcher à toute vitesse
je voudrais essayer des accélérations pour vriller dans le trou
et la langue sera débobinée à chaque cri du monde
et il faudra crier sans arrêt pour écouter
et je voudrais inventer une crieuse pour crier les cris avec les mots du monde
je voudrais une langue portable dans la galaxie lingui gouine
une langue sans fil et sans antenne
et je voudrais pouvoir la retirer à chaque fois que j’aurais envie de hurler
et je voudrais avoir envie de hurler dans le trou de ma bouche
et si la bouche est complètement libre
elle est comme un tuyau alpha débouché
et je voudrais remplir le tuyau alpha
avec des milliers de mots glaires uranium pour la mémoire coït-coït
et je voudrais mâcher les mots-diodes dans le trou de ma bouche
et je voudrais le dire avec l’huile d’olive et la vaseline
et je voudrais le hurler en écrivant dans mon assiette avec ma langue
et je voudrais déboucher ma bouche pour glisser dans l’igloo
et je voudrais me révolter contre le monologue
et je voudrais un moteur abonado dans chaque mot pour rouler à fond
et traverser les barrages du signifiant aplati en bourrant à mort
je voudrais des mots contre les monuments morbides nationalistes
je voudrais des mots ultras rapides pour la mobilité ultra mobile
je voudrais vachement déraper en mobylette très stray
je voudrais m’indigner à chaque cloisonnement à chaque enclos à chaque barrière
je voudrais barbouiller les lignes de démarcation et ravaler les territoires
je voudrais des mots virus anti-frontières
des mots de passe pour passer partout
je voudrais fracasser le blindage des mots moroses
et défoncer les moribonds monosémiques entre les bornes interactives
je voudrais des mots pour dire mon indignation des frontières
et je voudrais qu’on boycotte les monothéismes
et je voudrais abattre tous les monos mots sauf monokini
et je voudrais les monokinis onomatoto avec les nénés
je voudrais remixer les mots cobra et les calligragras
je voudrais remixer toute la typopo dans les nénés
je voudrais bousiller les mots comme monopoles dans la traversée de l’inconscient pipi
en formant des monômes cacas anti loto contre la monopolisation monétaire
je voudrais supprimer le monopoly mammifère en regardant la télé
avec les règles de propriété et d’imposition
parce que le monopoly est un jeu qui fait le jeu de l’ultra libéralisme
et je voudrais écrire des livres de recherches fondamentales en léchant mon cahier
et je voudrais déboucher ma bouche avec un totem
pour hurler dans le tuyau de l’anfractuosité de ma nouvelle bouche tam-tam
avec ma langue free-free spéciale anti-langue d’état du lolo
et je voudrais tester le tuyau de ma nouvelle bouche avec des mots nouveaux
et je voudrais mélanger les mots nouveaux aux vieux mots dada
et je serais un occiput technobaba
et je voudrais pouvoir écrire dans l’espace en pétant pieds nus
je voudrais péter dans les airs des théorèmes sur le mouvement
je voudrais péter des tas de poèmes haiku sans tacher mon slip
je voudrais écrire ma relation au monde avec le gaz organique en grimpant les cocotiers
je voudrais que mon écriture soit une odeur puante et infecte
dans la circulation des atomes et des bactéries instrumentalisés
je voudrais faire puer les mots pour dégager toute la saloperie interne
je voudrais une putain d’infection du langage pour préparer l’embellissement
je voudrais être un écrivain pétomane pour expulser la langue fétide
je voudrais être un poète aérosol pour larguer des noyaux lourds dans les facs
et j’ai besoin de vouloir inventer des mots nouveaux pour ma bouche trouée
et je voudrais qu’on le sache dans la ventilation du chaos analytique
et je voudrais que chacun se prépare à le savoir que ma bouche est complètement trouée
et je voudrais que ma bouche prout-prout soit comme une passoire
dans la chair et dans l’esprit du bahu
et je voudrais bourrer le maximum de cris dans le tuyau du bo-ü
et je voudrais pousser, pousser
et je voudrais enfoncer encore plus loin les pylônes verbo-bo
et ma bouche serait comme un canon pour exploser le texte
et il faudrait tout recommencer encore une nouvelle fois
et il faudra reparler aux éléphants pour tromper les mots indexés
et je ratatinerais les mots mots infinitésimaux
pour chanter loin loin loin des séminaires névrotiques
loin loin loin des phénoménologies aux pantoufles prétentieuses
et je voudrais faire de la poudre avec les mots en fission
et je voudrais passer les mots au shaker miscuglio
et je voudrais broyer des milliers de mots du monde pour les mélanger
et je voudrais fabriquer un cocktail molotov avec les mots mélangés
et je voudrais envoyer les bombes par la bouche ovario tecnologica
je voudrais faire sauter les langues tsé-tsé pour les délier
je voudrais que les langues copulent pour qu’elles pondent des micromots
et je voudrais propulser des bombes de micromots arabica
pour passer en trombe des milliards de mots anthrax dans les tuyaux
et je sais que lorsque la bouche est libre le souffle peut être un cyclone
et je voudrais vomir les mots pulvérisés et les ravaler en aspirant leurs sens
je voudrais presser chaque échantillon de mot pour en extraire la sève intérieure
je voudrais scier les mots déjà coupés en morceaux
et je vais récupérer la queue
et je voudrais récupérer leur sciure aussi pour foutre le feu dans ma bouche
et ma langue sera comme une flamme d’indien text-text
et je voudrais devenir un dragon chinois pour allumer le ciel hip-hipnagògic
je voudrais brûler et désintégrer la langue de bois des blancs
et je voudrais foutre le feu pour lire dans la fumée mon dégoût et mon amour
et je voudrais ramasser toute la poussière pour la travailler comme de la farine
et je voudrais faire des galettes arabes avec des mots mabouls toc-toc
et je voudrais des mots psychomoteurs anti-prof-camif
et je voudrais rouler et pétrir la matière des mots pour modeler d’autres mots plus mous
et je voudrais tournoyer pour échapper au langage obligatoire des écoles-brosses
je voudrais injecter les mots dans toutes les mamelles aérodynamiques
et je voudrais réduire les mots en poussière pour écrire des montagnes
et chaque grain scattered sera lavé au mir vaisselle dans la bassine
je voudrais faire une pâte à modeler de mots cancéreux pour malaxer les micromots
et je prendrais bien soin des grumeaux du cancer straggling
pour écrire en relief des gros mots comme des pépites de tumeur dans les glandes
et je voudrais que chaque aspérité écorche ma langue avec le drain
pour oublier toutes les langues lisses et plates lobotomisées
et je voudrais démolir les mots et ma langue sera rugueuse comme la pierre
et j’apprendrais à reparler avec des cailloux dans la bouche comme Démosthène
et avec le feu intérieur je ferais recuire des nouilles
et je voudrais que ma bouche devienne un volcan desecho
et je vomirais la lave en fusion pour immoler la syntaxe et toutes les taxes à la con
et ma langue blaze sera brûlante
houille! houille! houille! incendiar !mugido! bramido!
oh! c’est chaud oh! là là boubouille ! les clocloques ! oh! là là oh! lolo
le gros bobo dans la boubouche! houille! houill!e houille! Kaka-Béra
bobo! bobo! orgasmo! aïe! aïe! aïe brûbrûle la mimine à ma lanlangue
et je voudrais des mots fondants comme les sorbets de Kyabé
et avec le citron vanille café j’écrirais des avalanches à la mémoire des animaux
j’écrirais avec des boules de neige pour narguer l’éternité coldness
et je voudrais une langue renouvelable en permanence
une langue à refaire chaque jour au frigo Sara-Kaba
une langue fulgurante et instable comme le papy papier photographique
et je voudrais des mots qui s’échappent à la lumière
des mots anti-capteur impossibles à domestiquer
des mots radicalement sauvages et indépendants hors-piste
je voudrais des mots sang-froid qui glacent dans le dos
je voudrais des mots esquimaux
je voudrais une langue cryogénique
une langue givrée de lustratura de phoque en parapente fax-fax
une langue pour la glaciation spalto en souvenir du manifeste froid
une langue polo polo protestataire et révoltée rafraîchissante
une langue congelée pinguino comme une bombe à retardement
une langue coda ski-ski pour les inondations futures sur le Net
et je voudrais peindre avec mes nageoires en tressant les mots dans l’écume
et la peinture sera comme un océan de tessons de bouteilles entortillées
et le bruissement du verre se mêlera aux vagues des pépétes pixelles
qui composent la philosophie de la morve avec des couleurs merdeuses d’artiste sucré
et je vais transfigurer la noyade dans ma bouche
pour ne plus jamais peindre à la surface
et la violence numérique claquera les cuisses des hors bords du S.A.M.U. culturel
et je plongerais dans un hiatus béant pour échapper au section random
en traversant les colloques-colloques avec des grognements essentiels off-line
pour le devenir-langue des animaux-mots virtuels


joël Hubaut 1997-1998 texte paru dans la revue Traverses


Je voudrais transformer mon quartier
Téléphone Maison ! à la mémoire des Albanais du Kosovo

Je voudrais m’installer dans le quartier du Blosne à Rennes avec tout le confort breack familial anti-géranium et une lueur d’espoir master-card pour supprimer le blindage de dissuasion relié au commissariat
Je voudrais vivre dans le quartier du Blosne comme si je vivais à Hawaii ou à Quito ou à Budapest
Je voudrais vivre à Rennes et à New Delhi mais aussi à Bangkok et à Mexico et à Naïrobi et à Annaba
Je voudrais vivre à Rennes en vivant partout à la fois avec un interphone psychédélique satellisé sur Taîwan pour scratcher mon RMI d’insertion
Je voudrais proposer à la direction régionale des services d’urbanisme breton de créer des places publiques mobiles en forme de galette bretonne hyperréaliste mais je voudrais aussi quelques places en forme de paella volante et en omelette, en quiche, en tarte, en flamiche et en pizza pour lutter contre le chauvinisme trash de quartier
Je voudrais produire certains stimulis de samplers avec des membranes amplifiés dans des caches-pots zarbis pour cultiver mes fuchsias vibratoires en musique po’po’
Je voudrais vivre à Rennes et élever des rainettes dans mes bacs à fleurs coco zouk
Je voudrais vivre dans une tour comme toutes les reines mais je voudrais une tour télescopique qu’on pourrait agrandir ou rétrécir selon les besoins des girouettes
Je voudrais vivre à Rennes dans le quartier du Blosne au milieu du monde entier avec vachement de mobilité entre New York, Bruxelles et le plateau d’Albion comme si je vivais sur un continent en dérive en sachant que le flottement au ralenti est une très belle suggestion de réalité
je voudrais vivre à Rennes, à Marseille, à Porto, à Toulouse, à Lyon, à Berlin, à Rome, à Marrakech, à Pékin, à Kinshasa, à Varsovie, à Dublin, au Caire et à Honfleur
Je voudrais tendre des câbles entre les bâtiments pour le paradigme communautaire des séchoirs à linge Napolitain avec cette idée d’éco-voilure fractalisée
Je voudrais organiser des randonnées style Fort Boyard en zone industrielle à travers les trottoirs roulants
Je voudrais un puits d’eau chaude et d’eau froide aqua minérale pétillante relié aux canalisations souterraines pour réguler les modulations de mon chauffe-eau sound-system équipé d’un compteur Geiger automatisé avec une programmation d’économie d’énergie
Je voudrais planter des bananes place Banat
Je voudrais profiter des nombreux voisins pour boire, rire et danser la nuit avec le syndic mégapolis et les investisseurs immobiliers pieds et mains liés sur la télécommande
Je voudrais inventer une contre-danse pour danser avec les aubergines en tête à queue et je danserai nus pieds avec le grésillement du tarif d’heures creuses en glissant avec les gendarmettes sur la chape de savon du hall d’accueil avec mes rollers de citoyen adapté au racket hebdomadaire des arrêts de bus
je voudrais habiter route du rhum
Je voudrais participer à l’aménagement du territoire par bourgeonnements évolutifs multiplicateurs pour réagir aux pratiques stérilisantes de normalisation et d’automatisme du technocosme urbain
Je voudrais m’indigner contre l’impératif de rationalité des villes instrumentalisées par l’architecture impériale des enculés d’banquiers ultra libéraux
Je voudrais dynamiter la concentration des bureaux et des locaux d’entreprises des centres ville pour répartir et mixer la population en pulvérisant les ghettos et les clans
Je voudrais reconstruire la cité en mélangeant les lieux d’habitations avec les lieux de travail, de culture, de commerce, de sport et de loisir
Je voudrais qu’on mélange les très riches avec les très pauvres
Je voudrais aussi mélanger les chinois avec les africains et les bourgeois et les arabes et les juifs et les vieux et les jeunes et je voudrais ré-activer la construction sauvage, chaotique et asymétrique de la cité-anémone hyper glissante
Je voudrais éclater le périphérique en plein milieu et je voudrais construire des maisons de retraites dans les cours de récréation des collèges et des lycées pour réinventer une coopération généreuse entre les ados et le 3 ème âge
Je voudrais me révolter contre l’expansionnisme «peste-modern» aveuglant et utopique des mégavilles totalitaires XXL
Je voudrais m’insurger contre la Nomenklatura du cerveau électro- technogénique des cités mégalopoles responsables de cécité environnementale
Je voudrais sensiblement sensibiliser les habitants de la place de Serbie à la sensibilité sans cible
Je voudrais changer de plateau à l’improviste et profiter des bagnoles incendiées pour chauffer ma soupe de synthèse sur la voie publique doumdoum tchak
Je voudrais rêver que j’habite dans un palace vanille chocolat pistache en léchant les caméras de surveillance braquées sur la cuvette des chiottes pour vivre la luxure architectonique au maximum le temps que mon concept de vanité soit fondu
Je voudrais un quartier x
Je voudrais vivre dans une maison à bascule pour provoquer l’instabilité vitale du quotidien en m’opposant coûte que coûte à cette routine de merde des systèmes d’alarme des pavillons autant qu’à la banalité abêtissante des programmes de télévision
Je voudrais fixer des miroirs un peu partout et des cabines photomaton pour le réfléchissement du narcissisme occidental concentré dans la piscine municipale
Je voudrais imaginer des sorties attractives et des franchissements audacieux pour déstabiliser la circulation bloquée des galeries marchandes attrape-nigauds cul d’sac
Je voudrais creuser des ruisseaux pour aller chercher mon pain en Kayak à Auchan
je voudrais vivre dans un appartement gigogne avec un potentiel d’évènements imprévisibles dans l’encadrement des windows élastiques de la console-vidéo même si je suis protégé par des paravents «Benetton» caoutchouc pour le silence dolby anti-mobylette
Je voudrais vivre dans un appart. vachement ouvert à certaines heures pour la défense des porosités essentielles entre l’intimité et le monde extérieur qui n’est pas forcément transmissible par les paraboles T.V.
Je voudrais trouer mon studio privé pour créer des passages béants dans les jardins du domaine public en perturbant joyeusement les règles de permis de construction imposées par la bureaucratie des Beaux- Arts et cela au bon souvenir de Gordon Matta-Clark
Je voudrais une maison transversale qui soit comme un cocon douillet Vuitton pour préserver ma vie privée mais je ne voudrais surtout pas que cela devienne un asile étanche, une maison close, un camp de retranchement qui fout l’ dawa comme un car de CRS
Je voudrais une maison aussi accueillante que la casa Buitoni et qui soit un manifeste contre le repli sur soi et je ferai moi-même des graffs sur la façade pour donner l’exemple
Je voudrais former des moniteurs de podium hip-hop pour les radios-crochets de rue
Je voudrais que mon studio soit bâti entre deux chaudières jungle pour m’assurer un climat rasta des Canaries mais je veux absolument recevoir un peu de neige certains week end pour le blanchiment de l’argent de tous mes vols effectués au shopping-center pour remplacer le prêt d’accession à la propriété qui m’a été refusé par les bouffons du crédit agricole
Je voudrais une maison stéréo new Babylon avec un programme cubase de déviation ergonomique pour mon living- room relié digitalement aux petites échoppes de quartier
Je voudrais un distributeur de Kronenbourg dans le couloir principal qui ne possède même pas d’échelle de secours ni de toboggan pour les tétraplégiques
Je voudrais construire des cabanes de jardin sur les trottoirs qu’on pourrait réserver à la journée pour jouer au cartes et discuter de la planète manga avec cette idée inter-humaine de co-habitation amoureuse
Je voudrais aussi qu’on construise des cabanes molles dans tous les arbres pour les mômes
Je voudrais un logement perceptif acentré avec un plafond décapotable à la belle étoile pour observer les sondes spatiales les nuits où je n’ai pas pris de somnifères
Je voudrais coucher dans une chambre à air pour dilater l’ambivalence de la pesanteur entre la nuit et le jour et je voudrais me réveiller éjecté de ma coupole pneumatique baldaquin pour glisser directement dans la rue avec mon lit parapente regonflé
Je voudrais des tables et des chaises auto-agrippantes sur tous les trottoirs pour partager le ragoût et la blanquette avec les piétons et en espérant aussi échanger nos journaux car je voudrais que les gens de gauche lisent les journaux de droite et vice versa
je voudrais pouvoir déjeuner certains matins avec les voisins en veillant à l’hétérotopie des chiens en transit qui précèdent les motos-crottes et je voudrais désagréger ces putains d’automobiles avec mon game-boy
Je voudrais en profiter pour gerber sur l’égocentrisme affligeant des mères de famille qui attendent leurs rejetons égoïstement dans leur bagnole à la sortie des écoles situées à peu prés à 150 m maxi de leur domicile fixe
Je voudrais qu’elles cessent immédiatement de penser qu’elles sont seules au monde et qu’elles se regroupent le plus rapidement possible pour organiser enfin des roulements de transport en commun
Je voudrais évidement que les enfants boycottent la voiture pour se rendre à l’école directement à pied en baskets compensées
Je voudrais créer des chemins de campagne dans les quartiers pour aller aux champignons à la sortie du cinéma
Je voudrais que les services municipaux installent des micros- stades et des gymnases dans les patios et ce sera une excellente occasion pour utiliser les bouteilles à oxygène distribuées par le bureau sanitaire des ingénieurs de la voirie globale
Je voudrais des cabines d’information et d’actualité sous chaque panneau Decau
Je voudrais une maison en torchis pour le grouillement tellurique-cosmique avec une baignoire cabriolet à cristaux liquides et je voudrais pouvoir me baigner dans une cuvée à ébullition presse-pulpe avec thermostat de bouillonnement convertible pour massage compact et je voudrais aussi des douches municipales pour profiter de toutes les nanas du quartier qui veulent bien se laver en public pour le téléthon
Je voudrais tartiner les cloisons de ma chambre avec la confiture de mûre anti-stress pour remplacer la coke écoulée dans les marelles des cours de récré envahient par les gangs d’enfants armés
Je voudrais des sas d’imaginaire pour créer l’aventure au coin de la rue
Je voudrais proposer plein de nouveaux métiers de proximité comme les guides de haute montagne pour l’escalade des grands magasins, les dépanneurs de robots de divertissement, les surveillants de contraception de pittbulls ou l’élevage d’escargots de gouttières sur les façades du CHR incrustées d’écrans TV
Je voudrais monter des bureaux de recrutement pour trier les clônes «breakbeat» et tous les répliquants de la ZEP en mission de concilliation
Je voudrais créer des stabulations éphémères sur les trottoirs avec des maquilleuses et des coiffeuses pour les urgences à l’entrée mais aussi aux sorties de bureaux
Je voudrais proposer des cyber-gîtes ruraux en centre ville avec service fondue et raclette de nuit hyper «queer»
Je voudrais implanter des estrades pirates pour les castings de rue de manière à repérer les plus beaux spécimens de la «caillera» du quartier pour les agences de pub.
Je voudrais laisser pousser l’herbe sous mon lit pour la joie des moutons et du couscous interactif et j’inventerai des rallonges pour élargir le champ d’action et ré-activer de jour ma chambre en terrain de golfe
Je voudrais pouvoir reconvertir le patrimoine de proximité en lieu de vie comme les hangars-karaoké et je voudrais planter des vignes pour la synergie des artères principales et abstraites
Je voudrais aménager des couloirs d’U.V. pour un bronzage intensif simultané dans la prolongation des files d’attentes de chaque caisse de grands magasins
Je voudrais des lucarnes oeil de meuf anti lacrymo pour la luminance d’interpolation trans-sexuelle numérique et pour inventer des percées indispensables dans le paysage de planification puritain-sordide anti-dérapant
Je voudrais des banquettes tactiles de ré-activation d’amour dans les espaces verts
Je voudrais introduire aussi des espaces jaunes, des espaces bleus et des espaces roses et propager la poésie contemporaine sur les panneaux solaires lumineux
Je voudrais une maison avec une toiture gaufrette hyper Sagrada et une terrasse multi-race avec un potager virtuel intégré pour organiser des fêtes galantes dans les faîtages réhabilités en piste de skate et d’atterrissage pour o.v.n.i.s
Je voudrais aménager un peu de ruralité entre les bâtiments de béton avec des silos à cornflakes, du cannabis, des tumulus de shit pour les taupes underground et des meules à foin pour rempailler les chaises
Je voudrais proposer l’élevage de quelques porcs autour des brasseries pour absorber les détritus
Je voudrais aussi introduire des vaches sacrées pour traire sur le trottoir et fabriquer du yop pour les rappeurs avec les yaourtières associatives
Je voudrais qu’on maintienne la sinuosité des terriers pour connecter chaque immeuble anti-atomique par des boyaux dance-light-show avec des blocs de chirurgie esthétique douce dans certains corridors de machines désirantes
Je voudrais inventer des nouveaux jeux avec une programmation aléatoire de plaques d’immatriculation sélectionnées sur écran aux feux rouges avec versement des gains de la nationale des jeux directement sur le compte bancaire
Je voudrais positiver les embouteillages de ville en connectant chaque véhicule directement sur radio 36 15 sex-dream Factory
Je voudrais organiser des pique-niques sur tous les ronds-points du quartier avec des nains de jardin enfouis dans les bacs à sable transformés en jardin zen et je voudrais provoquer une révision générale de tous les tracteurs en cas de réquisition d’extrême urgence
Je voudrais renoncer aux abris anti raid-aériens reliés par des tunnels de béton cellulaire aux crèches et aux maternelles implantées dans les parkings des cantines scolaires
Je voudrais que le conseil municipal organise une techno-parade un week-end sur deux
Je voudrais une clime adaptée anti-statique sous le marché couvert avec des capteurs de variation et une parfaite isolation en petite laine polaire pour vivre à l’extérieur comme si j’étais à l’intérieur
Je voudrais programmer dans les lieux publics une diffusion de parfum érotique pour stimuler les glandes de la population
Je voudrais lutter contre le taylorisme et pour la transitivité des températures mentales des administrations libérées
Je voudrais une maison Global House Ambient qui s’allume par connexion directe sur ma mémoire d’enfant heureux qui jouait au docteur sous la table bien avant l’arrivée des dealers du réseau nationaliste E.D.F. G.D.F.
Je voudrais des rings Adidas sur chaque place pour diluer et décongestionner les bagarres de rue
Je voudrais des tapis volants thalasso avec un logiciel de synchronisation d’équivalence virtuelle plage-pelouse pour la relaxe collective autour du feu de cheminée des centres commerciaux «cash-converters»
Je voudrais installer une ubu-buanderie extrados avec une cave à vin numérisée
Je voudrais que l’association des co-propriétaires plante du riz cantonais sur toutes les plates-bandes des resto du coeur
Je voudrais inventer des facs-tavernes ambulantes et animer les carrefours vernaculaires en organisant des university-rallyes pornos pour remplacer les ventes de tupperware à domicile
Je voudrais une boîte aux lettres assez large pour recevoir ma commande de pizza à toute heure avec un vibrateur anti-cafards
Je voudrais une maison adhésive ultra compacte que je pourrais accrocher ou décrocher comme un greffon mobile en périphérique externe sur la façade des immeubles préfabriqués avec un cordon relié directement au contener
d’ordures ménagères
Je voudrais une maison flottante pour la vie en commun avec un ascenseur qui bat l’beurre et des pièces vides bombées comme des igloos avec des fenêtres-vulves conviviales ouvertes la nuit pour attirer les lucioles et les somnambules du quartier approvisionnés dans les épiceries arabes
Je voudrais une maison gonflable avec un polarisateur d’intensité d’aimantation pour dilater la superficie selon le nombre de convives et une méga-table tournante pour le mixage et le dialogue d’outremer avec un échantillonneur de palier pour remixer les co-locataires en organisant des soirées «Hubauhaus» hyper world-diapo
Je voudrais du cinéma -compilation en plein-air sur les façades de la casba torchés de tags fluorescents
Je voudrais une maison bionique pour me brancher au local vide-ordure et éprouver le concept de moisissure contre la rationalisation de l’architecture proclamée par Hundertwasser avec son manifeste de la Sainte Merde pour des toilettes d’humus
Je voudrais profiter de mon portable pour téléphoner à la mairie afin qu’elle remplace les cabines téléphoniques par des psycho-cabinets d’aisance avec la télé pour chier sans s’faire chier en attendant l’assistante sociale
Je voudrais que ma maison soit une niche troglodyte »merzbau» dans la paroi d’un immeuble HLM-NTM pour attirer tous les anges-lapins foncedés qui font leur nid dans les vérandas des locaux commerciaux et des complexes sportifs
Je voudrais une salle polyvalente avec un coin spécialisé en psychiatrie urbaine
Je voudrais vachement surélever le rez de chaussée pour inventer un niveau de coordination à l’étage supérieur de manière à leurrer les morpions qui envahissent les gratte-ciel body-building
Je voudrais que ma maison ne soit jamais achevée pour pouvoir toujours rêver de la finir
je voudrais pouvoir échanger ma maison de temps en temps avec un voisin
Je voudrais expérimenter tous les appartements du quartier du haut et du bas et de droite et de gauche et je voudrais que nous nous déplacions de maison en maison pour enrichir nos points de vue sur le monde mitoyen comme si nous partions en vacance en ouvrant la porte d’en face avec un nouveau jogging
Je voudrais inventer des rêveries de squats à quartz dans tous les squares avec des tipis thermiques brodés dans le tissu urbain pour fumer le calumet de la paix autour d’un barbecue géant et offrir des bouquets de merguez et de tripes bouillies par amour pour Fatima
Je voudrais envahir les hautes Ourmes de camélias et de tamaris pour faire du miel de cohabitation et je voudrais ré-activer le jeu de boules pour l’émulation des îlotiers et des pigeons
Je voudrais créer des ateliers de bricolage ouverts 24 h. sur 24 .
Je voudrais des saunas gratuits dans toutes les stations services
Je voudrais construire des chalets et des refuges pour passer la nuit sur certains toits très élevés et contempler la ville en transformation permanente
Je voudrais habiter un édifice en mutation avec des passerelles évolutives et ondulatoires entre chaque mezzanine pour échanger nos cédéroms de fantasmes détaxés
je voudrais qu’on installe des poulaillers collectifs dans le quartier pour assurer une distribution quotidienne d’oeufs frais
Je voudrais transformer le quartier en marina amovible avec des jets d’eau sur chaque perron et toutes les portes seront convertibles en planche à voile en cas de raz d’marée avec les matelots ramant sur les matelas
Je voudrais des zoos dans les cages d’escalier avec des concierges dompteuses
Je voudrais un oulipo de chambre pour pisser en canon avec mes voisins dans une spirale infinie de promiscuité stimulante à travers les cloisons
Je voudrais créer une fanfare de quartier pour l’euphorie écologique de groupe
Je voudrais rêver que j’ habite un phare en fer astrolabe avec un radio-télescope et un sextant pour les décalages horaires et on pourrait jouer et rigoler avec tous les mecs au chômage au lieu de déprimer sur le canapé «couch potatoes»
Je voudrais distribuer des vélos Zap-Zap et des caddies pour tous les habitants au smic
Je voudrais un office du tourisme dans chaque quartier et un bar pour chaque barre avec une discothèque Tarentino et un espace alternatif Cronenberg
Je voudrais me débarrasser de l’habitude d’habiter un domicile volontaire pour ne jamais m’établir
Je voudrais programmer la destruction totale de mon pavillon de banlieu comme General IDEA
Je voudrais démolir ma maison comme Jean Pierre Raynaud pour en reconstruire une nouvelle
Je voudrais débocaliser la cité LEP et animer des débats pour proposer de débâtir les bâtiments avec Kawamata
je voudrais gouiner l’architecture trop verticaliste
Je voudrais qu’on installe des tatamis d’extérieur pour les séances collectives gratuites de danse de scratche-combat Capoïra
Je voudrais bâtir une tour de Bonbel modelée comme un djembé géant en croûte rouge fromage
Je voudrais une maison de thé Tuocha avec des grosses chattes poilues dans l’égouttière pour décorer le dance-floor du parvis
Je voudrais une rampe de lancement pour me propulser aux étages mais je voudrais des escaliers pour garder la forme et je voudrais une demeure pour vivre sans tumeur malgré l’envoûtement des robinets épuisés passés au contrôle technique
Je voudrais des égouts transparents pour bien évaluer notre niveau de vie sans se taper un rail pour bugger
je voudrais des grappes de logis high-tech en perpétuelle accélération sur orbite dans la splendeur des Palazzo mobil-home anti-émeute garés en double file
Je voudrais des aires de jeux sous les lampadaires à deux bosses comme les frères Lumière de la MJC
Je voudrais suspendre des hamacs pour les siestes collectives en plein air
Je voudrais un petit étang autour des lotissements pour passer le temps à la pêche à la mouche ou pour draguer en pédalo à la sortie de chez Renault
Je voudrais vivre dans une baraque foraine ou dans une hutte à roulettes
Je voudrais vivre comme Ali Baba dans un souk Kabilo
Je voudrais me fendre la gueule comme Jamel
Je voudrais vivre en robe comme un bab. sans job avec mes «Nikes»
Je voudrais partager mon rabe de kebab et mon zob sur le web
Je voudrais vivre à plein les neurones dans la plaine du Blosne
Je voudrais vivre avec Irène hors de l’arène de Rennes
Je voudrais organiser une grande fête triangulaire au triangle avec plein d’activitées
Je voudrais me péter en collectivité au thé athé
Et je voudrais m’entéter à téter « l’instant T.» hanté


Joël Hubaut avril 1999